(Temps de lecture : 9 minutes)

Tabac, alcool, drogues, jeu : les conduites addictives restent l’un des premiers enjeux de santé publique en France, tant par leur poids dans la mortalité évitable que par leur impact sur les parcours de vie. Derrière les chiffres nationaux se dessine une réalité contrastée, marquée par de fortes inégalités sociales et territoriales. À mesure que de nouvelles pratiques émergent et que les contextes de consommation évoluent, les territoires se retrouvent en première ligne, confrontés à des situations complexes et souvent peu visibles.

Face à cette réalité, les politiques publiques se sont structurées autour de stratégies nationales ambitieuses – comme la feuille de route SIMCA 2023–2027 portée par la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA) – qui appellent à une déclinaison territoriale coordonnée. Mais l’efficacité de cette territorialisation repose sur la capacité des acteurs à coopérer, à reconnaître les complémentarités et à inscrire leurs actions dans un cadre partagé. Agir contre les addictions implique plus qu’un empilement de dispositifs : c’est un travail de fond sur la cohérence, la lisibilité et la mobilisation locale.

Cet article propose un état des lieux de la lutte contre les addictions en France, en éclairant les enjeux de coordination territoriale et les leviers à activer pour faire émerger des territoires résilients, capables de répondre aux défis sanitaires et sociaux d’aujourd’hui et de demain.

Sommaire

Addictions : une urgence de santé publique à affronter à l’échelle des territoires

Un triple fléau : tabac, alcool, drogues

Les chiffres de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) parlent d’eux-mêmes. Avec plus de 135 000 décès chaque année liés au tabac, à l’alcool et aux drogues, les addictions représentent l’un des premiers défis de santé publique en France. En 2023, 75 000 décès étaient attribués au tabac, 41 000 à l’alcool et plusieurs milliers à l’usage de substances illicites ou détournées.

Au-delà du coût humain, le coût social est considérable : plus de 250 milliards d’euros par an selon l’OFDT, en tenant compte des dépenses de soins, de la perte de productivité et de l’impact sur la justice et sur le tissu social.

La France reste parmi les pays européens les plus concernés par ces usages : consommation d’alcool importante chez les jeunes adultes, prévalence élevée du tabagisme, usage précoce et répandu du cannabis.

Malgré des campagnes nationales régulières et des avancées réglementaires, les usages restent structurellement ancrés dans les modes de vie et les contextes sociaux. Les effets de ces addictions se manifestent au quotidien dans les territoires.

Une transformation silencieuse des usages et des risques

Au fil des années, les formes d’addictions ont évolué. Les pratiques ne sont plus les mêmes, les produits changent et les contextes d’usage se diversifient. Certaines consommations sont plus ponctuelles, mais aussi plus risquées. D’autres apparaissent dans des groupes jeunes, parfois très jeunes, à l’image de l’usage détourné de médicaments ou du protoxyde d’azote.

Parallèlement, des dépendances non liées à des substances émergent plus nettement dans le paysage de la santé publique. Jeux d’argent en ligne, réseaux sociaux, usages excessifs d’écrans s’imposent comme de nouvelles formes de conduites addictives, souvent invisibles, rarement prises en charge, mais bien réelles dans leurs effets sur la santé mentale et la vie sociale.

Ces transformations interrogent la capacité des territoires à identifier ces usages émergents, à adapter les outils de prévention et à mobiliser les bons relais. Il ne s’agit plus seulement de traiter des pathologies addictives, mais d’anticiper des fragilités, souvent diffuses, en croisant les regards des acteurs de santé, de l’éducation, du social et du monde associatif.

schéma chronologique des dynamiques d'addictions par substance

Pourquoi l’échelon territorial est déterminant

Si les politiques nationales donnent l’impulsion, c’est bien au niveau local que se joue l’efficacité de la lutte contre les addictions. Car les pratiques varient d’un territoire à l’autre, au même titre que les ressources disponibles ou les déterminants sociaux.

Dans certains secteurs, les consommations s’installent dès le collège, sans repérage. Ailleurs, ce sont les ruptures de parcours, la précarité ou le sentiment d’abandon qui renforcent les vulnérabilités. Les réalités sont hétérogènes, et les réponses doivent l’être aussi.

Les territoires disposent pour cela d’atouts. Des dynamiques existent, portées par des professionnels engagés, des élus mobilisés, des coordinations actives. La clé réside dans leur capacité à faire dialoguer les acteurs, à structurer des stratégies lisibles et à agir au plus près des contextes de vie.

Les inégalités territoriales face aux addictions : une réalité documentée

Des disparités marquées dans les pratiques et l’accès aux soins

Les conduites addictives ne frappent pas uniformément la population française. Elles traduisent des inégalités sociales et territoriales marquées, observables dès l’adolescence et tout au long de la vie adulte.

En 2023, le tabagisme quotidien chez les 18–75 ans varie fortement selon les régions : de 26,8 % en Bourgogne-Franche-Comté à 19,5 % en Bretagne. Chez les adolescents de 17 ans, la consommation d’alcool est particulièrement élevée en Bretagne, avec 91,3 % d’expérimentateurs et 17,9 % ayant connu des alcoolisations ponctuelles importantes, contre respectivement 80,6 % et 13,6 % au niveau national.

Les usages de cannabis suivent une logique comparable : les jeunes d’Île-de-France présentent des taux inférieurs à la moyenne nationale, tandis que les niveaux sont plus élevés en Nouvelle-Aquitaine ou en région PACA.

Ces disparités s’accompagnent d’inégalités dans l’accessibilité aux soins. Les CSAPA et CAARUD, bien que présents sur l’ensemble du territoire, sont majoritairement implantés en zones urbaines. En 2018, plus de la moitié des CAARUD étaient situés dans des communes de plus de 200 000 habitants, et aucun n’était recensé en zone rurale. Les CSAPA, bien que plus largement répartis, présentent des taux de prise en charge très contrastés selon les régions, avec des zones comme la Guyane ou La Réunion nettement sous-dotées.

Ces écarts renforcent l’invisibilité des besoins dans les territoires les moins pourvus et compromettent l’égalité d’accès à la prévention et aux soins, pourtant essentielle pour prévenir les ruptures de parcours.

Inégalités d’offre : des territoires sous-dotés ou mal coordonnés

Si les comportements addictifs varient selon les territoires, l’offre de soins et d’accompagnement n’est pas plus homogène. Dans certaines zones, les personnes concernées peuvent accéder à des Centres de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) dynamiques, à des équipes mobiles ou encore à un tissu associatif structuré et reconnu. Ces configurations permettent de proposer des prises en charge relativement accessibles et coordonnées.

Mais dans d’autres territoires, l’offre se fragmente ou se raréfie. Ce déséquilibre est particulièrement visible dans les espaces ruraux, les petites villes ou certains départements ultramarins, où les distances peuvent dissuader les démarches de soin. L’éloignement géographique se conjugue alors à un isolement institutionnel : absence de repères clairs, méconnaissance des dispositifs, manque de coordination entre les intervenants.

Ce qui fait défaut, ce n’est pas uniquement la présence d’un centre ou d’un professionnel, mais une organisation lisible et fonctionnelle du parcours d’accompagnement. Trop souvent, les dispositifs existants fonctionnent en silos, avec des critères d’accès complexes, des horaires réduits ou des cloisonnements administratifs. Sans gouvernance territoriale active, ces services peinent à se compléter et à proposer une réponse cohérente aux besoins des usagers. Dans ces conditions, les inégalités d’accès deviennent structurelles. Elles contribuent à invisibiliser une partie des publics concernés, à retarder les prises en charge et à fragiliser encore davantage les parcours de vie.

schéma en pyramide de l'effet cumulatif des inégalités d'offre dans le champs des addictions

De la stratégie nationale à l’action locale : rôles et leviers pour les territoires

Une stratégie interministérielle ambitieuse (SIMCA 2023–2027)

La lutte contre les addictions s’inscrit aujourd’hui dans un cadre stratégique renouvelé, porté au niveau national par la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA). Sa déclinaison la plus récente, la Stratégie interministérielle de mobilisation contre les conduites addictives (SIMCA) 2023–2027, trace les grandes orientations de l’action publique.

Ce cadre repose sur une approche intégrée, qui combine :

  • action sur les usages,
  • prise en charge des personnes concernées
  • régulation des contextes de consommation.

Il accorde une attention particulière à certains enjeux transversaux comme la jeunesse, la vulnérabilité sociale ou encore la protection de l’enfance. En ce sens, la stratégie ne se limite pas à une réponse sectorielle, mais cherche à fédérer l’ensemble des parties prenantes : services de l’État, collectivités, agences sanitaires et acteurs de terrain.

Ce principe d’articulation trouve une traduction concrète dans la volonté affirmée de territorialiser l’action publique. Feuilles de route régionales, plans départementaux, appels à projets locaux… Autant de dispositifs qui visent à permettre aux acteurs de proximité de s’emparer de ces enjeux en tenant compte de leurs réalités. Car au-delà des grandes lignes stratégiques, l’enjeu est bien d’outiller les territoires pour agir de manière cohérente, ciblée et durable.

Le rôle pivot des Agences Régionales de Santé (ARS)

Les Agences Régionales de Santé (ARS) jouent un rôle central dans cette dynamique de déclinaison territoriale. Elles sont chargées de piloter les priorités régionales de santé publique, de coordonner les acteurs concernés et de financer les projets territoriaux en lien avec la prévention et la réduction des risques.

En lien avec la MILDECA, les ARS élaborent des feuilles de route régionales addictions, qui précisent les axes d’intervention à l’échelle des territoires :

  • repérage précoce,
  • renforcement de l’offre,
  • développement d’actions innovantes,
  • amélioration de l’accessibilité aux soins.

Certaines agences ont également développé des démarches spécifiques à destination de publics cibles, comme les jeunes, les femmes enceintes ou les publics en grande précarité.

Les ARS sont également mobilisées dans la répartition des financements issus du Fonds de lutte contre les addictions (FLCA). Ce fonds soutient chaque année des centaines de projets locaux dans les domaines de la prévention, de la coordination, de la recherche ou de la formation. Il constitue, pour les porteurs de projets de terrain, une ressource précieuse pour expérimenter, structurer ou pérenniser leurs actions.

L’engagement des collectivités locales

Aux côtés de l’État et des agences, les collectivités locales sont des partenaires indispensables de la politique de santé publique. Par leur proximité avec les habitants, leur connaissance fine des enjeux locaux et leurs compétences en matière d’éducation, de jeunesse, de cohésion sociale ou encore d’habitat, elles disposent de leviers d’action concrets pour agir sur les déterminants des conduites addictives.

Depuis plusieurs années, des outils comme les Contrats Locaux de Santé (CLS), les Conseils Locaux (ou Intercommunaux) de Sécurité et de Prévention de la Délinquance (CLSPD ou CISPD) ou encore les Conseils Locaux de Santé Mentale (CLSM) permettent aux collectivités d’intégrer les enjeux liés aux addictions dans leurs politiques locales. Ces dispositifs favorisent la coordination entre acteurs, la mutualisation des ressources et l’émergence de projets territorialisés.

Certaines collectivités vont plus loin, en pilotant de véritables stratégies locales de prévention, en soutenant les dynamiques associatives de terrain ou en menant des campagnes ciblées auprès de publics à risque. Lorsqu’elles parviennent à articuler leur action avec celle des ARS et des professionnels de santé, ces démarches prennent une tout autre ampleur.

La coordination entre un Contrat Local de Santé (CLS) et une Communauté Professionnelle Territoriale de Santé (CPTS), par exemple, peut permettre de lier pilotage politique et action de proximité, en associant les élus, les professionnels de santé de ville, les structures sanitaires, médico-sociales et sociales, ainsi que les partenaires associatifs autour d’un même diagnostic et de priorités partagées.

schéma en cercles imbriqués représentant les différents niveaux d'action dans la lutte contre les addictions

Exemples inspirants de coordination territoriale : des réponses ancrées dans les réalités locales

Dans un contexte où les conduites addictives interrogent la capacité des territoires à organiser des réponses cohérentes, plusieurs initiatives locales témoignent de la vitalité des dynamiques de coordination. En s’appuyant sur les dispositifs existants — qu’ils soient institutionnels, associatifs ou expérimentaux — certains territoires ont su construire des solutions adaptées à leurs réalités sociales, géographiques et sanitaires. Ces expériences montrent qu’une approche contextuelle, fondée sur le partenariat et la proximité, peut transformer l’action publique en matière d’addictions.

La CCAA du DAC’tiv (35) : un appui structuré pour les professionnels

En Ille-et-Vilaine, la Cellule de Coordination et d’Appui en Addictologie (CCAA) du dispositif DAC’tiv incarne une forme mature d’intégration territoriale. Née en 2022 du regroupement de plusieurs dispositifs préexistants, la CCAA reprend l’activité du Réseau Addictions 35 et agit en soutien des professionnels confrontés à des situations complexes liées aux conduites addictives.

Elle propose notamment des consultations d’évaluation en lien avec un médecin relais, un accompagnement post-consultation pour prévenir les ruptures de parcours, ainsi qu’un appui à l’orientation vers les ressources disponibles. Des ateliers d’échange de pratiques permettent également de renforcer l’interconnaissance et les compétences collectives. Ce modèle, adossé à une structure de coordination pluri-thématique, illustre la capacité des territoires à maintenir une expertise spécifique en addictologie dans des dispositifs mutualisés.

Les CLS : leviers pour une stratégie locale cohérente

Outil de contractualisation entre l’ARS et les collectivités, le Contrat Local de Santé (CLS) offre un cadre souple pour intégrer la lutte contre les addictions dans une vision globale de santé publique.

À Trélazé, commune pionnière dans ce domaine, un CLS monothématique dédié aux addictions a été mis en place dès 2012. Ce choix a permis de concentrer les efforts sur un enjeu territorial fort, en fédérant les acteurs autour d’un programme structurant.

L’expérience trélazéenne a ensuite été intégrée dans le CLS d’Angers Loire Métropole, qui adopte une approche plus large à l’échelle intercommunale. L’une de ses actions emblématiques consiste à former et sensibiliser les professionnels de santé et du social aux problématiques addictives, renforçant ainsi le rôle des intervenants de première ligne.

Dans l’Est, le CLS de Terres de Lorraine (2018–2023) constitue un autre exemple du genre. Il articule prévention et soins à travers la création de microstructures, le soutien aux femmes enceintes et la mobilisation des Communautés Professionnelles Territoriales de Santé. Ce CLS montre que l’échelle intercommunale peut devenir un levier puissant pour décloisonner les approches et construire une offre cohérente en addictologie.

LIMITS à Loos (59): prévenir l’entrée des jeunes dans les trafics

L’expérimentation LIMITS (Limiter l’Implication des MIneurs dans les Trafics de Stupéfiants), lancée par la MILDECA en 2020, repose sur une coordination étroite entre l’État, les collectivités et les acteurs associatifs. À Loos, cette démarche s’est concrétisée par des actions de prévention innovantes, centrées sur la sensibilisation des collégiens et de leurs familles.

L’atelier “Justice et nous” a permis une immersion dans les réalités judiciaires du trafic de stupéfiants via une reconstitution de procès pénal, en présence de magistrats, d’associations et d’enseignants. Des visites du tribunal judiciaire de Lille ont prolongé cette démarche éducative. Le projet a su mobiliser des leviers variés — compétences psychosociales, médiation, insertion — pour offrir des alternatives concrètes à l’entrée dans les réseaux de trafic.

Le succès de cette expérimentation a conduit à son extension à quinze nouveaux territoires en 2024, avec un référentiel national pour en guider le déploiement.

Des équipes mobiles pour réduire les inégalités d’accès aux soins

Dans les territoires où les structures fixes ne suffisent pas à couvrir l’ensemble des besoins, les équipes mobiles spécialisées jouent un rôle de premier plan pour rejoindre les publics les plus éloignés du soin. Ces dispositifs incarnent une stratégie d’« aller vers » efficace, adaptée aux réalités de terrain et aux situations de grande précarité.

En Bretagne, une équipe mobile pluridisciplinaire s’est constituée au centre d’addictologie de Saint-Brieuc. Composée d’un médecin addictologue, d’un infirmier et d’une assistante sociale, elle intervient dans les agglomérations de Lamballe et Saint-Brieuc, couvrant ainsi 70 communes. Cette équipe se déplace dans des lieux non médicalisés — stades, domiciles, structures partenaires, voire dans la rue — pour informer, orienter et créer du lien avec les personnes concernées.

Dans un tout autre contexte, une Équipe Mobile Santé Précarité (EMSP) a été mise en place dans le département de l’Indre. Installée à Châteauroux, dans les mêmes locaux que le CAARUD, cette équipe cible les personnes les plus fragilisées et propose :

  • un accompagnement vers les soins et les droits (santé, logement, administratif) ;
  • des soins de première nécessité et de l’éducation à la santé ;
  • des actions de dépistage rapide (VIH, hépatites B et C) grâce à des TROD et un Fibroscan® ;
  • la distribution de matériel de réduction des risques (RDRD) et des conseils personnalisés ;
  • un espace d’écoute et d’échange, facilitant le lien social et la remobilisation.

Ce type d’intervention repose sur une logistique exigeante, avec un véhicule équipé pour les soins de terrain et une coconstruction du projet avec les acteurs locaux, dont l’Agence Régionale de Santé. Les sollicitations peuvent émaner de partenaires de proximité, mais aussi de professionnels du champ médico-social ou des usagers eux-mêmes.

Ces équipes mobiles illustrent une réponse concrète aux inégalités territoriales et sociales en santé, en rapprochant les dispositifs des personnes et non l’inverse.

Hippocrate Développement : aux côtés des territoires pour intégrer la lutte contre les addictions dans les dynamiques locales de santé

Une expertise au service de la structuration territoriale en santé

Chez Hippocrate Développement, nous sommes convaincus que la lutte contre les addictions ne peut être efficace qu’à condition d’être ancrée dans les réalités sociales, institutionnelles et professionnelles des territoires. Cette conviction nous conduit à accorder une place centrale à la connaissance des contextes locaux, à travers des diagnostics qualitatifs, des analyses de vulnérabilités et une attention constante portée aux dynamiques en cours.

Nous accompagnons ainsi des collectivités et des structures de coordination qui intègrent la prévention des addictions à leurs priorités, en tenant compte des situations spécifiques de leurs habitants, des ressources mobilisables, et des enjeux de visibilité des actions. Loin des approches standardisées, notre posture est d’abord contextualisée et collaborative.

Un partenaire de confiance pour renforcer les logiques de coordination

L’un des défis majeurs identifiés sur le terrain reste le cloisonnement entre secteurs. Dans de nombreux projets que nous accompagnons, nous contribuons à faire émerger des ponts entre dispositifs, en valorisant les expériences, en clarifiant les rôles et en créant des espaces de dialogue là où ils manquaient.

Nos interventions permettent notamment d’identifier les acteurs engagés ou en veille sur la thématique des addictions – qu’ils soient sanitaires, sociaux, associatifs ou éducatifs – et de mieux les positionner dans l’écosystème local. Ce travail de cartographie active facilite non seulement les partenariats, mais aussi la reconnaissance mutuelle, la légitimité des actions engagées et la continuité des parcours.

Identifier, relier et valoriser les acteurs engagés sur les territoires

Nous savons que les territoires ne manquent pas d’idées, mais qu’ils manquent souvent de temps, de moyens et de ressources méthodologiques pour transformer une intention partagée en action structurée. Notre rôle consiste alors à outiller, cadrer et accompagner les équipes locales pour donner corps aux projets : co-construction d’objectifs, animation d’ateliers, rédaction partagée de feuilles de route, évaluation à visée opérationnelle…

En matière d’addictions, cela peut concerner l’intégration d’un axe de prévention dans un CLS, la structuration de fiches actions ou d’un parcours au sein d’une CPTS ou encore la mise en place de protocoles de soins pluriprofessionnels pour une MSP. Dans tous les cas, nous restons fidèles à une approche de terrain, co-construite avec les acteurs et pensée pour être mise en œuvre localement.

Ce qu’il reste à faire : cap 2030 pour une génération sans tabac et des territoires résilients

Si les politiques publiques en matière de lutte contre les addictions ont connu des avancées notables ces dernières années, l’ampleur des enjeux appelle à intensifier les efforts dans la durée. La trajectoire fixée par la stratégie « Génération Sans Tabac« , avec l’objectif d’une première génération sans tabac d’ici 2030, témoigne de cette volonté politique. Mais pour que cette ambition devienne réalité, encore faut-il que les territoires disposent des moyens de la concrétiser. Interdire ne suffit pas : c’est en agissant sur les déterminants sociaux, les environnements de vie et la prévention des comportements à risque que l’on peut durablement réduire les conduites addictives.

La mobilisation reste inégale, tant sur le plan des ressources que de la structuration des réponses. Dans de nombreux territoires, des actions existent, mais elles peinent à s’inscrire dans une stratégie globale ou à bénéficier d’une visibilité suffisante pour être partagées, valorisées, reproduites. Ce déficit de coordination réduit leur impact potentiel, là où une approche plus transversale pourrait permettre d’agir simultanément sur la prévention, l’accompagnement, l’inclusion et l’environnement de vie.

Plusieurs chantiers se dessinent d’ici à 2030 : consolider les dispositifs existants, faciliter les coopérations entre structures, renforcer le pilotage territorial et la capacité d’ingénierie des collectivités et rendre les campagnes de prévention plus ciblées, plus accessibles, plus durables. L’enjeu n’est pas seulement de faire reculer les usages, mais de créer les conditions d’une santé publique résiliente, capable de faire face à l’évolution des produits, des pratiques et des contextes — tout en tenant compte de l’influence persistante des acteurs économiques concernés par la diffusion de substances addictives.

Les addictions ne relèvent pas uniquement du champ sanitaire : elles traversent l’école, la famille, le travail, les territoires. Pour construire une génération sans tabac, sans alcoolisation précoce ni usage banalisé de substances illicites ou détournées, il faut aussi une génération de professionnels, d’élus et d’acteurs locaux capables de se coordonner et d’agir ensemble.

Hippocrate Développement

Créé en 2009, Hippocrate Développement est un cabinet de conseil spécialisé dans la santé. Nous accélérons la mise en œuvre de projets de santé pluriprofessionnels tels que les Maisons de Santé (MSP), les Équipes de Soins Primaires (ESP) et les Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS). Experts du premier recours, nous définissons et mettons en place des projets territoriaux de santé, Contrats Locaux de Santé (CLS), Dispositifs d’Appui à la Coordination (DAC) des parcours de santé complexes ou encore des projets d’innovation Article 51. Nous travaillons avec les professionnels de santé, les collectivités, les ARS, les mutuelles et les industries pour identifier et mettre en place des innovations dans les métiers, les organisations de soins, les financements et les outils numériques. Notre soutien personnalisé répond à vos besoins spécifiques.

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